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des mots et des idées
6 mai 2010

n° 802 : Chrétiens et Musulmans

jeudi 6 mai 2010

Le Blog du Curé n° 802 : Chrétiens et Musulmans, tous frères et sœurs

… « Mieux se comprendre pour mieux vivre ensemble ».

… Il ne faudra pas venir à cette rencontre en disant : « je sais », mais avec humilité : arriver assez humble pour accueillir ce que les autres vont dire


Parfaitement d’accord avec cet objectif … si cet objectif est bien compris ! 

Bien se comprendre sous entend la présence d’au moins 2 parties, et suppose la condition de départ que ces 2 parties ont des positions et des conceptions différentes. OK ?

Quelles sont les conditions nécessaires pour bien se comprendre ?

  1. Avant tout, avoir acquis le « savoir » des composantes de la position de l’autre. Que chacune des 2 parties ait fait cette démarche d’apprentissage … de l’autre… avec humilité, clairvoyance, et avec objectivité.

  2. Que chacune des 2 parties clarifie le « savoir » des composants de sa propre position.

  3. Que chacune des parties définisse les éléments communs, les éléments de convergence, aux deux composants

  4. Que chacune des parties définisse les éléments de différence, les éléments d’opposition, aux deux composants

  5. Bien prendre conscience que les parties en présence sont des individus, et que les composants de position de ces individus sont des écrits, des idées, érigés ou non en « textes sacrés ».

Dans chaque réunion entre musulmans et chrétiens, une caractéristique est flagrante : les musulmans présentent  une étude de savoirs et de références aux écritures, dont ils tirent des positions. Les chrétiens viennent avec des positions et des croyances, qu’ils justifient par des «  je crois que… ».

Quand on aborde le thème du « souffle de Dieu », on aborde des idées, tirées de textes dits sacrés. Ces textes sont à disposition « en l’état » de chaque partie qui doit les lire et les acquérir comme « savoir » intellectuel indispensable à une saine discussion, à un échange, entre 2 parties qui savent.

Ce thème écrit est abordé par des individus. Ces individus en font ou non un objet de croyance, peut être même de foi.  Contrairement aux écrits, les individus sont porteurs de subjectivité et de passionnel … c’est donc à eux, aux individus, que s’applique la devise et le souhait :      « Mieux se comprendre pour mieux vivre ensemble», et mieux se comprendre implique la nécessité absolue de « savoir ». Mieux se comprendre, implique par contre, nous sommes bien d’accord, la nécessité de ne pas ériger son savoir en vérité, en LA Vérité… Et surtout pas en «la vérité» que l’on se sent missionné divinement pour l’imposer aux autres.

Pouvoir dire à nos frères musulmans, « Compte tenu des savoirs que j’ai acquis à ce jour, aujourd’hui maintenant, moi, chrétien, je pense que … j’affirme que cela n’est pas « la vérité » mais ma vérité à maintenant… »,

Terminer en disant « et vous, mes frères musulmans, compte tenu des savoirs que vous avez acquis à ce jour, que pensez vous … votre position m’intéresse…»

Nulle notion d’humilité, mais un simple comportement de raison et de bon sens.

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Et le billet nº 802 du blog du curé continue en disant :

…la réalité nous fait rencontrer des Musulmans. Allons-nous avoir peur d’eux ? Les Chrétiens vont-ils rester eux-mêmes ? 

Allons-nous avoir peur d’eux ? Cette référence à la peur des musulmans, et au danger qu’ils peuvent présenter pour les chrétiens, est un amalgame désastreux dans des échanges sur le thème commun du « souffle de Dieu». La peur vient généralement d’un manque de savoir et de connaissance de l’objet de cette peur. Le savoir, pouvoir dire « je sais », est nécessaire, indispensable. L’orgueil de dire je sais, et vous devez prendre ceci comme La Vérité indiscutable, est stupide et méprisable. Cet orgueil chez certains individus musulmans, comme chez certains individus chrétiens, peut et doit susciter la révolte et la peur. Pour cela, si vous pensez la même chose, nous sommes d’accord.

Les Chrétiens vont-ils rester eux-mêmes ? Les chrétiens sont ils si fragiles ! ? Et si notre curé posait aussi la question inverse : en côtoyant les chrétiens, les musulmans vont-ils rester eux-mêmes ?

… Il ne faudra pas venir à cette rencontre en disant : « je sais », mais avec humilité : arriver assez humble pour accueillir ce que les autres vont dire …

Qu’ils vont dire à ce sujet aussi, de la possibilité qu’ils pensent que nous sommes prêts à leur reconnaitre de rester eux-mêmes …

Henri,

.\.

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